Editorial (abstract) Joël Dicker, écrivain suisse à la renomm... Lire la suite
En matière d’action publique, la simplification est censée guider bien des réformes. Alors pourquoi ce constat récurrent que nombre de processus pour régler la complexité ont prouvé, à l’usage, leur complication ?
Faire simple n’est pas chose facile. Faire simple nécessite de la rigueur, de la sobriété et du courage, des qualités et des vertus peu valorisées par l’esprit des temps. Et pourtant, « il y a urgence à (re)découvrir la simplicité à l’ère de la complexité ».
En 2008, Pouvoirs Locaux consacrait un dossier à la « complexité locale ». S’interroger hier sur la complexité, comme aujourd’hui sur la simplicité peut avoir quelque chose de dérisoire et de pathétique. À force de se voir attribuer toutes les causes possibles et imaginables, la complexité finit par n’en avoir aucune. De la même façon, à force d’associer à la simplification une force quasi miraculeuse, tout les programmes qui la visent, se trouvent justifiés.
La complexité est toujours là et justifie encore à n’en pas douter les « chocs de simplification » que chaque Gouvernement entend lui asséner. Ce qui est (op)pressant aujourd’hui, c’est que les processus administratifs et les normes sont toujours plus encombrants. La simplification a de moins en moins de force émolliente, les strates de la complexité s’étant sédimentées avec le temps et sous la force des intérêts de ceux qui ont justement intérêt à ce que rien ne change.
La simplification parvient effectivement à éroder les formes les plus classiques de la
complexité — cloisonnements et redondances bureaucratiques, surcoûts de la gestion
publique notamment — mais le « noyau dur » de la complexité résiste. Comment expliquer cette résistance ? Suivons le raisonnement de Jacques Caillosse : « on ne peut s’empêcher de prêter naïvement attention à tous ceux qui, derrière les montages institutionnels, les règles et les normes en tout genre, les jeux de rôles, les systèmes de croyances, les représentations et autres référentiels ou paradigmes, font, tout simplement, le choix de durer, en affichant, avec plus ou moins de superbe, une volonté de garder les choses en l’état pour les uns, quand ce n’est pas en l’État pour les autres. »
Cédric Arcos, Vincent Aubelle, Sylvain Barone, Charlotte Cardin, Claire Dedieu, Jean-Pierre Dedieu, Marc Dumont, Bertrand Faure, Jacques Fialaire, Jean-François Jollivet, Emmanuel Le Roy Ladurie, Fabrizio Marrazzi, Jean-Marie Monnier, Bernard Nicolaieff, Alain Pesenti, François Taquet
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Accéder au site dédié à la RevueEn matière d’action publique, la simplification est censée guider bien des réformes. Alors pourquoi ce constat récurrent que nombre de processus pour régler la complexité ont prouvé, à l’usage, leur complication ?
Faire simple n’est pas chose facile. Faire simple nécessite de la rigueur, de la sobriété et du courage, des qualités et des vertus peu valorisées par l’esprit des temps. Et pourtant,
« il y a urgence à (re)découvrir la simplicité à l’ère de la complexité ».
En 2008, Pouvoirs Locaux consacrait un dossier à la « complexité locale ». S’interroger hier sur la complexité, comme aujourd’hui sur la simplicité peut avoir quelque chose de dérisoire et de pathétique. À force de se voir attribuer toutes les causes possibles et imaginables, la complexité finit par n’en avoir aucune. De la même façon, à force d’associer à la simplification une force quasi miraculeuse, tout les programmes qui la visent, se trouvent justifiés.
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