Editorial (abstract) Les injonctions à davantage de proximité,... Lire la suite
Osez faire du temporaire, de léphémère, du jetable, du contextuel. Cette injonction est lun des ?ls conducteurs du dossier publié dans ce numéro sur lhorizon métropolitain de Paris, ville-monde. Sans concertation préalable, la plupart des auteurs expriment lidée que la métropole du Grand Paris doit avancer étape après étape au travers dinstitutions temporaires de projets. Rien ne servirait de vouloir tracer un designinstitutionnel ?gé pour des décennies.
Les temps sont à la réversibilité et aux structures « molles », capables dépouser les évolutions économiques et sociales que lon sait de plus en plus mouvantes et instables.
Il sagit là dune véritable révolution culturelle qui conduit à « gouverner en lâchant prise » dans un contexte sociétal déjà liquide et donc difficile à saisir et à encadrer.
Lâcher prise, cest aussi accepter ses limites. Pour laffaire qui nous intéresse, cest laisser place aux initiatives locales et citoyennes qui concourent à résoudre des problèmes que les acteurs institutionnels peinent à régler. Lâcher prise, cest initier des modes de gouvernance participative.
Dans dautres États membres de lUnion européenne, la participation des citoyens nest pas exclusivement conçue en termes de participation au débat public qui précède la décision.
On les encourage aussi à simpliquer dans laction ; la « participation-discussion » migre alors vers la « participation-coup de main ». Cette dernière ne consiste pas à retirer aux élus une fraction de leur pouvoir mais à élargir le cercle de ceux qui préparent la décision : à côté des experts et des techniciens, il y a place pour des citoyens concernés qui détiennent une expertise dusage. Et la métropole parisienne peut franchir le gué en se nourrissant de la compétence de ces citadins-citoyens.
Comme lévoque dernièrement Maurice Blanc à propos de lurbanisme1, « [la participation démocratique] est une utopie, non pas au sens dillusion ou de projet irréalisable, mais au sens positif de projet idéal qui indique le but à atteindre, même sil est lointain. En Europe et dans le monde, lutopie démocratique ( ) est le ferment de la transformation de villes qui soient à la fois solidaires et innovantes, respectueuses de leur passé et tournées vers lavenir. »
Osez faire du temporaire, de léphémère, du jetable, du contextuel, cest passer, dans lart de gouverner, de la posture du dompteur à celle du jardinier. Le dompteur impose ses règles, soumet, dresse et force à obéir. Cest le rôle principal de la puissance publique mais elle ne peut sy limiter. Aujourdhui, lart de Gouverner sapparente davantage au labeur du jardinier, fut-il à la française. Jardiner, cest semer, encourager, faire fructi?er, cultiver et prendre soin. Le dompteur doit lâcher prise et le jardinier sadapter aux saisons qui ne se ressemblent guère, tout en sachant quune partie de ses efforts donnera des résultats éphémères.
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Les temps sont à la réversibilité et aux structures « molles », capables dépouser les évolutions économiques et sociales que lon sait de plus en plus mouvantes et instables.
Il sagit là dune véritable révolution culturelle qui conduit à « gouverner en lâchant prise » dans un contexte sociétal déjà liquide et donc difficile à saisir et à encadrer.
Lâcher prise, cest aussi accepter ses limites. Pour laffaire qui nous intéresse, cest laisser place aux initiatives locales et citoyennes qui concourent à résoudre des problèmes que les acteurs institutionnels peinent à régler. Lâcher prise, cest initier des modes de gouvernance participative.
Dans dautres États membres de lUnion européenne, la participation des citoyens nest pas exclusivement conçue en termes de participation au débat public qui précède la décision.
On les encourage aussi à simpliquer dans laction ; la « participation-discussion » migre alors vers la « participation-coup de main ». Cette dernière ne consiste pas à retirer aux élus une fraction de leur pouvoir mais à élargir le cercle de ceux qui préparent la décision : à côté des experts et des techniciens, il y a place pour des citoyens concernés qui détiennent une expertise dusage. Et la métropole parisienne peut franchir le gué en se nourrissant de la compétence de ces citadins-citoyens.
Comme lévoque dernièrement Maurice Blanc à propos de lurbanisme1, « [la participation démocratique] est une utopie, non pas au sens dillusion ou de projet irréalisable, mais au sens positif de projet idéal qui indique le but à atteindre, même sil est lointain. En Europe et dans le monde, lutopie démocratique ( ) est le ferment de la transformation de villes qui soient à la fois solidaires et innovantes, respectueuses de leur passé et tournées vers lavenir. »
Osez faire du temporaire, de léphémère, du jetable, du contextuel, cest passer, dans lart de gouverner, de la posture du dompteur à celle du jardinier. Le dompteur impose ses règles, soumet, dresse et force à obéir. Cest le rôle principal de la puissance publique mais elle ne peut sy limiter. Aujourdhui, lart de Gouverner sapparente davantage au labeur du jardinier, fut-il à la française. Jardiner, cest semer, encourager, faire fructi?er, cultiver et prendre soin. Le dompteur doit lâcher prise et le jardinier sadapter aux saisons qui ne se ressemblent guère, tout en sachant quune partie de ses efforts donnera des résultats éphémères.
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