Editorial (abstract) Joël Dicker, écrivain suisse à la renomm... Lire la suite
Dans ses Aphorismes sur la sagesse dans la vie, Arthur Schopenhauer, développe les trois conditions fondamentales qui différencient le sort des mortels : il y a ce qu’on est (la personnalité dans son sens le plus étendu), ce qu’on a (la propriété) et ce qu’on représente (l’honneur, le rang, la gloire). Utilisons quelques instants ce triptyque pour l’appliquer à la génération des nouveaux managers publics et dessiner quelques traits qui la caractérisent.
La génération RH, celle des trenta et quadra actuellement en activité dans la sphère publique ressemble à notre époque – instable, instantanée, « nomade » – et pourtant elle se meut dans un environnement professionnel qui est sans doute l’un des rares a être autant pétri de traditions, de codes et d’usages professionnels qui forment la tradition administrative française.
Cette génération sait que l’on peut être singulier et avoir un quotidien professionnel riche et
varié tout en évoluant dans un cadre normé. Exit la bureaucratie. Bienvenue aux « ingénieurs » de la sphère publique. Et il lui en faut du « génie » pour inventer des solutions aux maux de la société française, pour décider et pour coordonner l’action publique à laquelle participent de plus en plus de parties prenantes. Au final, c’est même un défi pour elle d’agir et de créer du bien commun en s’appuyant sur les règles du service public et les principes républicains.
À l’heure où il est de bon ton d’exposer son « être », la génération RH aspire plus que d’autres à l’anonymat que lui procure ses fonctions publiques. Mais ne nous y trompons pas, le fait d’être fonctionnaire n’induit pas un manque d’originalité personnelle. La génération RH souhaite être reconnue comme oeuvrant à l’intérêt général, au bien commun tout en étant réaliste car elle sait que son quotidien, c’est faire plus et mieux avec de moins en moins de ressources. Une posture qui rend désormais nécessaire, comme le souligne Annie Chemla-Lafay1, de sélectionner des dirigeants dotés de compétences moins techniques, moins académiques et plus orientées vers les savoir-faire et surtout le savoir-être. Cette génération n’a pas pour obsession de « devenir fonctionnaire » mais davantage, en choisissant cette voie, de faire correspondre convictions personnelles et vie professionnelle.Elle souhaite donner du sens à sa vie en donnant du sens à la vie des autres.
Cette génération souffre néanmoins d’organisations qui ne lui laissent pas toujours assez de liberté pour s’exprimer et communiquer, hiérarchie oblige. Elle a des difficultés à recevoir les « ordres ». Elle préfère que l’on suscite son adhésion au projet. Elle veut vibrer et se sentir fière d’être là. De ce point de vue, Jean-François Verdier et Samara Nouara Laïb2 constatent que le secteur public est confronté (comme le secteur privé) à la gestion de la « rareté des talents » et doit mettre en place des processus RH afin d’attirer les meilleurs.
La génération RH est apaisée. Elle a l’honneur d’être au service du public. Elle représente la stabilité et l’ordonnancement dans une époque mouvante. Sa vie professionnelle est une suite de variations sur un même thème : apporter sa pierre à l’édifice de l’intérêt général.
Pour une fois, réjouissons-nous en !
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Accéder au site dédié à la RevueDans ses Aphorismes sur la sagesse dans la vie, Arthur Schopenhauer, développe les trois conditions fondamentales qui différencient le sort des mortels : il y a ce qu’on est (la personnalité dans son sens le plus étendu), ce qu’on a (la propriété) et ce qu’on représente (l’honneur, le rang, la gloire). Utilisons quelques instants ce triptyque pour l’appliquer à la génération des nouveaux managers publics et dessiner quelques traits qui la caractérisent.
La génération RH, celle des trenta et quadra actuellement en activité dans la sphère publique ressemble à notre époque – instable, instantanée, « nomade » – et pourtant elle se meut dans un environnement professionnel qui est sans doute l’un des rares a être autant pétri de traditions, de codes et d’usages professionnels qui forment la tradition administrative française.
Cette génération sait que l’on peut être singulier et avoir un quotidien professionnel riche et
varié tout en évoluant dans un cadre normé. Exit la bureaucratie. Bienvenue aux « ingénieurs » de la sphère publique. Et il lui en faut du « génie » pour inventer des solutions aux maux de la société française, pour décider et pour coordonner l’action publique à laquelle participent de plus en plus de parties prenantes. Au final, c’est même un défi pour elle d’agir et de créer du bien commun en s’appuyant sur les règles du service public et les principes républicains.
À l’heure où il est de bon ton d’exposer son « être », la génération RH aspire plus que d’autres à l’anonymat que lui procure ses fonctions publiques. Mais ne nous y trompons pas, le fait d’être fonctionnaire n’induit pas un manque d’originalité personnelle. La génération RH souhaite être reconnue comme oeuvrant à l’intérêt général, au bien commun tout en étant réaliste car elle sait que son quotidien, c’est faire plus et mieux avec de moins en moins de ressources. Une posture qui rend désormais nécessaire, comme le souligne Annie Chemla-Lafay1, de sélectionner des dirigeants dotés de compétences moins techniques, moins académiques et plus orientées vers les savoir-faire et surtout le savoir-être. Cette génération n’a pas pour obsession de « devenir fonctionnaire » mais davantage, en choisissant cette voie, de faire correspondre convictions personnelles et vie professionnelle.Elle souhaite donner du sens à sa vie en donnant du sens à la vie des autres.
Cette génération souffre néanmoins d’organisations qui ne lui laissent pas toujours assez de liberté pour s’exprimer et communiquer, hiérarchie oblige. Elle a des difficultés à recevoir les « ordres ». Elle préfère que l’on suscite son adhésion au projet. Elle veut vibrer et se sentir fière d’être là. De ce point de vue, Jean-François Verdier et Samara Nouara Laïb2 constatent que le secteur public est confronté (comme le secteur privé) à la gestion de la « rareté des talents » et doit mettre en place des processus RH afin d’attirer les meilleurs.
La génération RH est apaisée. Elle a l’honneur d’être au service du public. Elle représente la stabilité et l’ordonnancement dans une époque mouvante. Sa vie professionnelle est une suite de variations sur un même thème : apporter sa pierre à l’édifice de l’intérêt général.
Pour une fois, réjouissons-nous en !
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